Instruments à vent, les bois

Ce qui les caractérise

Ce sont des instruments à vent aux timbres très différents que réunit la grande famille des bois. Même si l'on notera que l'histoire des instruments de musique de cette famille a débuté à ses origines "modernes" confectionnés en bois (ainsi en est-il de la flûte traversière), ce matériau n'est pas la condition prépondérante pour y appartenir, et l'on y connaît aussi bien l'utilisation de l'ébène que celle du métal (modèles de hautbois métallique ainsi qu'en plexiglas, les saxophones...).

Rare hautbois professionnel en matériau composite
Hautbois en matériau composite

Un précédent demeuré sans suite mais ayant toute même connu un développement sur plusieurs décennies est celui de la clarinette en métal.

Ce qui fait qu'un instrument de musique est ou non de la famille des bois est l'utilisation d'un biseau (sur embouchure ou sur bec, pour couper l'air soufflé) ou d'une anche, comme générateurs de vibration d'air dans le corps évidé de l'instrument ou de l'un de ses tuyaux (flûte de pan). Il faut donc reconnaître comme pouvant prétendre appartenir à la famille des bois les instruments à vent ayant:

  • bec et embouchure biseautés (flûte à bec, ...),
  • une anche simple (... typiquement la clarinette),
  • une anche double (cornemuse, biniou, musette... typiquement le hautbois),
  • une anche libre (une partie des jeux d'orgue, ...).

Anche simple et anche double (en roseau)

Parmi les plus joués ainsi que les plus connus de la famille des bois se trouvent ceux à anche simple et double.
Il a été une époque où tous les instrumentistes fabriquaient leurs anches; maintenant révolue chez les clarinettistes et les saxophonistes (anche simple), ce travail manuel persiste lors de la confection d'une anche double (bassonistes, hautboïstes), non par snobisme mais parce qu’incontournable. Il n'y a en effet pas de procédé industriel susceptible de se substituer aux manipulations et grattages des finitions exécutées à la main par ces musiciens sur le roseau (à vrai dire la personnalisation soignée de ces anches avec un couteau droit de luthier est essentielle).

Ce sont donc les parties excitatrice de l'air contenu dans l'instrument. Il peut être dit qu'en vibrant elles prolongent la colonne d'air de l'instrumentiste: le souffle (il en sera dit de même pour tous les aérophones dont les lèvres contrôlent les effets vibratoires, soit non mécaniques et dépourvus de soufflet).
Une anche simple vibre battante, accolée sur son bec.
Une anche double est deux languettes de roseau vibrantes, "retournées" l'une contre l'autre, ligaturées ensemble sur un embout en laiton enchâssé dans un liège.

Anche simple et anche double
Bec métal/anche d'un sax ténor et anche (double) pour hautbois

Ces bois à anche partagent un système de clés

Les bois (modernes) alimentés directement par le souffle du musicien, modifient leur colonne d'air à l'aide d'un système de clés. De la longueur de la portion d'air vibrant dans la perce, décidera de la fréquence de vibration et ainsi de la hauteur de la note émise. C'est en appliquant les doigtés sur les clés, que s'obturent et se découvrent les trous pratiqués sur l'instrument, allongeant ou raccourcissant sa colonne d'air.

Suffisamment abouti pour être étendu à la plupart des bois une fois adapté à chacun (à l'exception du basson), fût le système Boehm de la flûte traversière. Ses avantages furent de faciliter l'émission de notes, de passages, et d'accroître l'ambitus des instruments notamment en direction des graves (il faut penser certaines de ces clés comme des suppléantes à des doigts trop courts, ce qui autorisa d'élargir les champs d'investigations vers les pavillons).

Instruments à vent

Les instruments à vent et particulièrement les bois "soufflés" qui eux ne bénéficient généralement pas de "purge" contrairement aux cuivres, sont tributaires de l'attention que l'instrumentiste porte à l'entretien de la perce (la perce est le conduit intérieur de l'instrument mais aussi sa forme). La salive ou la condensation qui ne manque pas d'humidifier l'intérieur jusqu'à détériorer de manière précoce les tampons, les bois, et métal est à évacuer, à essuyer; l'instrument s'assèche à l'air libre avant d'être rangé dans sa boite.

Les anches libres

Une anche libre est une anche maintenue par une de ces extrémités en travers son support (ressemble à une fenêtre) ou cadre compartimenté, elle oscille de part et d'autre sous l'effet d'un flux d'air. Peut aussi être montée en couple (configuration fréquente) et ne vibrer alors qu'élément par élément suivant le sens de circulation d'air.

La production du son à l'aide d'anches libres concerne des instruments ne s'incorporant pas couramment dans un orchestre mais dans un ensemble ou bien encore joués seul, comme les accordéons, les harmoniums, les harmonicas, et d'aspects variés puisqu'à soufflets, présentant des claviers, et de temps à autres "à bouche".

Note sur les bois

Parmi leurs pupitres, il est compté l'instrument le plus grave de l'orchestre (le contrebasson) et l'instrument le plus aiguë (piccolo ou petite flûte), alors qu'il est attendu à ce que les cordes occupent ces extrêmes.
Des registres qui en découlent et des couleurs qui s'y mélangent se découvre un spectre supplémentaire de timbres inédits proposés à l'écoute, déjà exploités, mais qu'il faut rappeler: de l'audition à l'unisson de deux instruments naît à l'occasion un timbre nouveau. Cette remarque suffira à saisir ce qu'ils offrent à l'orchestre.